Jour 1 : le retour en enfance
Ce n'est pas par nostalgie que j'y suis retourné.
Plutôt par curiosité, voir ce qui a changé, et ce qui est resté.
L'église est toujours la même. La pharmacie, la bibliothèque aussi. La maison de mon ami Marius, elle, n'a plus son portail ouvert, comme avant. L'école primaire désespérément vide, seuls quelques manteaux sont restés accrochés, sûrement oubliés par des élèves distraits.
Les maisons de Jérémy, d’Émilie, ne sont plus habitées par ceux que je connais.
Dans les champs d'antan ont poussé de nouvelles résidences, les jeunes arbres attendront eux des dizaines d'années avant d'arriver à leur taille finale.
Et puis là au milieu de la rue, l'entrée de l'impasse, les 5 maisons, au fond de la cuvette ; les souvenirs de ma première année sur Terre à mes 16 ans.
Mon enfance.
Je suis curieux, je vais sonner au numéro 4. Un p'tit gars, Stann, 8 ans et demi, m'ouvre la porte, puis c'est sa maman qui vient à ma rencontre.
« Bonjour, désolé de vous déranger… j'ai vécu 15 ans ici ».
Ils ont acheté cette maison il y a près de 9 ans, et ils ont tout refait. Forcément, une maison des années 80, les sols, les murs, n'étaient plus de toute jeunesse. L'intérieur est maintenant résolument moderne. « Regarde, me dit Stann, on a refait les toilettes. Y'a du gris d'un côté, et du rouge de l'autre, et on a même mis un tableau ».
Les pièces ont beau être au même endroit, l'arrangement est tellement différent que j'ai du mal à retrouver mes repères.
Mais je ne suis pas triste ; la maison, même sans nous, a su grandir avec ses nouveaux propriétaires. Elle a évolué, elle est devenue encore plus belle qu'avant, et ça, je ne peux qu'en être heureux.
Côté route
Sortir de Paris, ça restera la pire tannée que je dois subir sur mon vélo. Des barres d'immeuble d'un côté, des voitures de l'autre, des pistes cyclables qui n'ont de cyclable parfois que le nom, des travaux qui coupent ton élan, des feux rouges interminables passés dans la fumée des pots d'échappement. La prochaine fois, c'est dit, je trouve un moyen de ne pas refaire ça.
Heureusement, parfois, même quand tu suffoques d'être là, des vitres s'ouvrent et des gens souriants te demandent où tu vas avec ce gros vélo, et te souhaitent bonne chance pour la route. Mention spéciale à la Nationale 11, où la décapotable rouge à droite et la camionnette de location à gauche me parlent en même temps. Il ne manquait presque que la bière !
La phrase du jour
« Avec ce vélo, oulala, tu dois pouvoir en attraper des gonzesses. »
Pierre, Haïtien, habitant à Créteil, en partance prochaine vers « Maïami et New York ».
La pensée du jour
Pourquoi j'aime le vélo ?
Parce que le vélo te laisse le temps de profiter du paysage sans te laisser le temps de t'en lasser.
L'excuse du jour
A., toi qui m'as conseillé de décrocher et de ne pas trop écrire sur ce blog, désolé, j'ai failli.
La photo du jour
Pour le moment, les effets bénéfiques sur mon corps ne se font pas ressentir (#nofilter)
Commentaires
Petitclaude
1 aoû 2016 - 01:52
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Bonjour Olivier,
Cette fois tu es en route et les idée positives te possèdent; profite des paysages que tu vas rencontrer et surtout ne ferme pas ce blog, donne nous envie de te suivre par la pensée.
Claude
Tamôman
3 aoû 2016 - 22:58
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Pas de nouvelles d'Olivier aujourd'hui, je n'arrive pas à le joindre, je suis un peu inquiète...
Tamôman
3 aoû 2016 - 23:19
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Ouf, tout va bien... je l'ai eu au téléphone.